Digression 31 : Les Doctrines À Connaître Avant Le Baptême
Plusieurs d’entre vous ont sans doute eu à faire face à ceux des églises Évangéliques qui soutiennent que la doctrine n’est pas nécessaire au salut; et que la simple confession verbale "je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu" est la principale condition nécessaire au salut. En surface, cela semble vrai à cause de la façon dont les conversions sont rapportées dans les Actes des Apôtres; et de plus, l’idée est attirante aux sentiments "d’amour" et de "tolérance" qui règnent de nos jours. Nous allons faire, dans ce qui suit, une étude approfondie de l’importance de la doctrine au salut.
Pourquoi Si Peu De Détails
Une lecture rapide du livre des Actes donne en effet l’impression que plusieurs baptêmes étaient exécutés après peu d’instruction sur les choses essentielles de l’Évangile, et précédés seulement d’une brève confession de foi en Jésus-Christ comme fils de Dieu. Mais il est évident qu’un simple énoncé de ces quatre mots, "Je crois en Jésus-Christ", ne saurait nous conduire au salut - et la majorité des "Évangéliques" admettent qu’il doit y avoir quelque connaissance ou appréciation supplémentaire pour que ces paroles soient effectives. Les discussions suivantes expliquent pourquoi le reportage de ces conversions étaient bref.
1) - Le récit des Actes - comme bien d’autres livres de l’Écriture - devait nécessairement être très condensé. Il est un exercice intéressant de lire à haute voix quelques uns des discours enrégistrés dans les Actes et de voir que cela prend si peu de temps. Il est fort probable que ces discours prenaient beaucoup plus de temps à se développer, incluant beaucoup plus de détails qui n’ont pas été enrégistrés. Voici quelques longueurs de temps que l’on a comptées:
La défense de Paul à Jérusalem ne prend que 4 minutes à lire (Actes 22); celle devant Félix, 1 minute; devant Agrippa, 4 minutes; le discours de Pierre le jour de la Pentecôte ne prend que 4 minutes; son discours à Cornellius et à sa maisonnée ne dure que 3 minutes; celui du Seigneur Jésus (Jean 6) après avoir fait à manger au 5,000 hommes, 6 minutes; son sermon sur la montagne, 18 minutes. La prédication de Pierre dans Actes 3:12-26 prend à peu près 2 minutes à lire à haute voix; mais en réalité, elle était assez longue pour donner le temps à quelqu’un de rapporter l’affaire "aux prêtres, au capitaine du temple et aux Sadducées", et pour que ceux-ci aient le temps de venir sur la scène (Actes 4:1).
1) - Ainsi, le fait qu’on ne mentionne pas plus de détails lors des conversions ne veut pas dire nécessairement qu’ils y faisaient défaut. Un argument qui est basé sur le silence des détails dans ces cas-là doit être très douteux.
2) - La possession des dons du Saint-Esprit, comme "le don (miraculeux) de la connaissance... du discernement des esprits (ou de la pensée)", donnait aux premiers prêcheurs l’habileté de lire avec précision la pensée de ceux à qui ils prêchaient; ce qui rendait non nécessaire le besoin d’un long entretien doctrinal avec le candidat, contrairement à nous aujourd’hui.
3) - Il y a raison de croire que le baptême collectif des Juifs à Jérusalem au début du Christianisme était un cas spécial. Une telle méthode de baptiser, et en si grand nombre, ne semble pas avoir été répétée au premier siècle. Si les conversions s’étaient maintenues à ce rythme-là, tout Jérusalem serait devenue Chrétienne en quelques années, ce qui n’était pas le cas. Il ne faut pas oublier aussi que tous ces spectateurs étaient Juifs, et par conséquent, possédant déjà une bonne connaissance de l’Ancien Testament et des voies Divines. La profondeur de la lettre de Paul aux Hébreux, de même que celle de Pierre (adressée aussi à des Juifs), montre que leurs lecteurs étaient capables de comprendre les nombreuses allusions que l’on y fait à l’Ancien Testament. C’est incroyable que Paul puisse décrire comme élémentaire ce qu’il leur dit au sujet de Melchisédek, regrettant de ne pouvoir en parler davantage à cause de leur immaturité spirituelle (Hébreux 5:11-12). Cela indique donc qu’ils avaient un certain degré de connaissance au temps de leur conversion, car Paul les accuse de ne pas avoir progressé beaucoup depuis. Il semble que ces lettres étaient adressées principalement à l’ecclésia de Jérusalem, dont la plupart des membres auraient été baptisés dans les premiers jours racontés au début du livre des Actes.
4) - On espère démontrer plus loin que les expressions, prêcher le nom du Christ et croire en ce nom, telles qu’utilisées dans les Actes, étaient équivalentes à prêcher et à croire tout un recueil détaillé de doctrines.
5) - Il semblerait, d’après 1 Corinthiens 1:17, que Paul (et peut-être d’autres apôtres) opérait en coopération avec une équipe efficace d’instructeurs et de baptiseurs qui venait à sa suite; de sorte que lui-même n’avait pas besoin de prêcher tellement longtemps dans chaque endroit.
Le Nom De Jésus
Le Nom de Dieu nous enseigne beaucoup à Son sujet et au sujet de Ses voies - les Noms et titres de Dieu expriment Son caractère et Ses intentions. Le Nom de Jésus-Christ est de même plus qu’une appellation, Il comprend tout un énoncé de doctrine.
La croyance en ce Nom de Jésus est placée en parallèle avec le baptême (Jean 3:5, 18,23). Dans Galates 3:26-27, la foi en Jésus-Christ et le baptême en Jésus-Christ sont deux choses inextricablement reliées: "Vous êtes tous les enfants de Dieu par votre foi en Jésus-Christ, CAR tous ceux d’entre vous qui se sont faits baptiser en Jésus-Christ, se sont revêtus du Christ". On trouvera d’autres exemples de ce lien entre la croyance et le baptême dans Actes 19:4, 10:42,48, 2:37-38 et Luc 24:47. Apollos "n’a connu" que le baptême de Jean-Baptiste (Actes 18:25): ce qui montre que le baptême implique la connaissance de certains enseignements.
Dans Actes 8:5, on dit que "Philippe... prêchait le Christ", et cela, à première vue, ne semble dire qu’il leur demandait simplement de croire en Jésus-Christ; mais ce que cela voulait réellement dire est expliqué dans Actes 8:12: "Lorsqu’ils croyaient Philippe prêchant les choses qui concernent le Royaume de Dieu et le nom de Jésus-Christ, ils se faisaient baptiser". "Les choses" impliquent plus qu’un court énoncé au sujet de Jésus; et la citation implique aussi la doctrine du baptême. Jean 6:40 nous explique que c’est la volonté de Dieu "que chacun qui voit (ou comprend) le Fils, et croit en lui, pourra obtenir la vie éternelle"; tandis que dans Jean 7:17, Jésus dit: "si quiconque fait la volonté (de Dieu), il va connaître la doctrine". Donc, connaître la doctrine est équivalent à "voir (ou comprendre)" le Fils. Cette citation du Christ dans Apocalypse 3:8: "Tu as observé ma parole et n’a pas nié mon nom", met en parallèle la parole du Christ et son Nom. Dans Matthieu 12:21, le Christ cite Ésaïe 42:4: "Les îles attendront pour entendre sa loi (celle du Christ)" vu que, "En son nom, les Gentils auront confiance"; ici encore on a le Nom et l’Évangile assimilés ensemble. "Lesquels (les prêcheurs), si tu les mets en chemin de façon pieuse, tu feras bien, car c’est en son nom qu’ils sont allés" (3 Jean 6,7). Dans Marc 16:15-16, Jésus commandait d’aller par tout le monde prêcher l’Évangile. Ainsi sont, le Nom du Christ et son Évangile encore associés dans ces deux passages.
"Croire en Jésus-Christ" selon la Bible, c’est aussi se faire baptiser: "Vous êtes les enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ, car (ou parce que), autant de vous qui se sont faits baptiser dans le Christ, autant se sont revêtus du Christ" (Galates 3:26-27). La foi en Jésus-Christ semble donc se manifester dans le baptême. Ainsi est la croyance en Jésus-Christ une période d’instruction (et non seulement une courte déclaration verbale) suivie par un acte d’obéissance. Dans Jean 6:35, on confirme cela: "Celui qui vient à moi n’aura jamais faim; et celui qui croit en moi n’aura jamais soif". On assimile donc la croyance en Jésus-Christ au fait de VENIR à lui - montrant que la croyance est un processus.
Prêcher le "Christ" comprenait donc une série de doctrines. Ainsi, dans Luc 9:11, le Christ est dit prêcher l’Évangile du Royaume de Dieu (cf. Matthieu 4:23); tandis que dans le récit parallèle de Marc 6:34, on dit de Jésus qu’il leur enseignait "bien des choses". L’Évangile comprend "bien des choses" - non seulement un bref énoncé. Ainsi peut-on voir dans des passages comme celui-ci: "Lorsqu’ils avaient prêché l’évangile dans cette ville, et avaient enseigné à plusieurs" (Actes 14:21), qu’on assimile le prêchage à l’enseignement. Une telle comparaison ne serait pas nécessaire si l’Évangile ne consistait que de quelques mots. Les enseignements de Paul à Bérée avaient pour résultat que les gens se mettaient à chercher les Écritures tous les jours pour pouvoir vérifier ce que Paul leur avait enseigné (Actes 17:11). Les Béréens pouvant vérifier en cherchant les Écritures montre donc que l’enseignement de l’Évangile par Paul était entièrement basé sur l’Ancien Testament; et c’était par leur étude de la Bible sur ce qu’il avait dit que les gens venaient à croire - "Par conséquent, plusieurs d’entre eux croyaient" (Actes 17:12). "Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu" (1 Jean 5:1); cela correspond clairement à des versets comme ceux-ci: "De sa propre volonté, Il nous a engendrés par la parole de la vérité" (Jacques 1:18); "Étant nés de nouveau... par la parole de Dieu... la parole qui vous est enseignée par l’évangile" (1 Pierre 1:23,25). Cela montre que croire que le Christ est le Fils de Dieu, est équivalent au fait que quelqu’un a compris l’Évangile conte nu dans la Parole de Dieu.
Le Roi Du Royaume
"Croire en Jésus-Christ" devient plus significatif lorsqu’on réalise que le titre de "Christ" peut-être considéré aussi comme synonyme du Royaume du Christ dans quelques passages. Ainsi disait le Seigneur aux Pharisiens qu’ils n’avaient pas besoin de chercher bien loin pour trouver le Messie à venir car il se trouvait parmi eux: "...le Royaume de Dieu est parmi vous" (Luc 17:21 A.V. en marge). L’enseignement de Jean-Baptiste à l’effet que le Royaume de Dieu était près référait donc à son annoncement de la manifestation du Christ. La pierre qui frappe la statue de Nebuchadnezzar représente le Royaume de Dieu (Daniel 2:44); c’est la pierre/le Royaume qui "va briser en morceaux et détruire tous ces (autres) royaumes", montrant que la pierre est le Royaume au moment où elle frappe la statue. Dans la parabole de la vigne d’Ézéchiel, on parle "d’une tendre" ramille de la vigne qui serait coupée mais replantée plus tard, de sorte qu’elle deviendrait un grand arbre, "et les oiseaux de toutes les grandeurs s’y abriteront" (Ézéchiel 17:22-23). Cela doit faire allusion au Christ, la "tendre plante" d’Ésaïe 53:2; mais il y a sans doute aussi rapport avec sa propre parabole de la graine de moutarde, dans laquelle le Royaume de Dieu est comparé à une petite graine semée qui devient un grand arbre, sous lequel toutes les sortes d’oiseaux venaient s’abriter. Ce rapport entre la parole du Royaume et Jésus lui-même personnellement montre qu’il se considérait lui-même comme la parole vivante du Royaume. En vue de tout cela, il est compréhensible que "croire en Jésus-Christ" et croire en l’Évangile du Royaume de Dieu sont une seule et même chose.
En Quoi Consiste L’Évangile
On en vient maintenant à la discussion plus détaillée de ce qui était considéré comme doctrine essentielle parmi les croyants du premier siècle. On doit reconnaître qu’il y avait, dans le temps du Nouveau Testament, un recueil de doctrines, un recueil qui est équivalent à notre "Énoncé de la Foi". Un autre facteur important qu’il faut se rappeler de ce temps-là est qu’il y avait des frères possédant le don de la prophétie - "qui annonçaient" des révélations directes de Dieu par inspiration. Il y a raison de croire que quelques unes de ces révélations inspirées ont été ajoutées au recueil des doctrines.
Un Recueil De Doctrines
Paul pouvait dire que ceux de l’ecclésia à Rome au moins avant leur baptême, avaient "obéi, du fond du coeur, à cette forme de doctrine dont on vous a délivrée" (Romains 6:17). Le mot grec, traduit ici par "forme", est traduit aussi par "exemple" et "modèle" - comme si le mot référait à un recueil d’enseignements qui avait été copié de quelque part. Cette allusion de Paul à un tel recueil indique donc l’importance d’avoir des enseignements définis qu’il faut comprendre avant de se faire baptiser. Quelques uns de l’ecclésia avaient "une forme de piété, mais ils en déniaient la puissance" (2 Timothée 3:5); ce qui suggère peut-être qu’ils étaient au courant des doctrines fondamentales de la foi, mais ils ne reconnaissaient pas la puissance réelle de la Vérité dans leur vie quotidienne. Paul rappelait aux Galates que "Jésus-Christ était présenté publiquement, crucifié parmi vous" (Galates 3:1). Le mot grec pour "présenté" signifie, littéralement, "dépeint par écrit", comme si leur instruction initiale leur avait été donnée au moyen d’un manuel.
Lorsque Paul parlait de la doctrine de la résurrection, il leur disait: "Je vous ai délivré... ce que moi-même ai reçu aussi, que le Christ mourait..." (1 Corinthiens 15:3), montrant donc qu’il avait reçu une révélation au sujet de ces choses, et qu’il leur avait délivrée comme doctrine fondamentale à accepter. Ce que Pierre raconte dans 2 Pierre 2:21-22 est à propos ici: "Il aurait été mieux pour eux de ne pas avoir connu le chemin de la justice... que de se détourner du commandement sacré qui leur avait été délivré. Mais... le cochon, qui avait été lavé (par le baptême), (s’en est retourné) se vautrer dans la boue". On voit que "le chemin" et "le commandement sacré" qu’on leur avait "délivrés" sont associés avec le lavage du baptême comme choses à connaître préalablement. On a montré qu’il y avait plus qu’un commandement à comprendre avant le baptême; par conséquent, le "commandement" au singulier peut suggérer qu’il y avait tout un recueil d’enseignements bien définis qu’il fallait comprendre avant le baptême. Il y a plusieurs passages de la Bible qui nous disent "d’accepter" l’enseignement de certaines doctrines et de "l’Évangile" (Galates 1:9,12; Philippiens 4:9; Colossiens 2:6; 1 Thessaloniens 1:6; 2:13; 4:1). Cela confirme donc que "l’Évangile" comprenait un recueil d’enseignements spécifiques qui avaient été "acceptés", par les apôtres en premier, puis ensuite par ceux à qui ils prêchaient.
La Foi
Jude nous parle aussi "d’une foi qui avait été délivrée une fois (pour toutes) aux saints" (Jude 3). "La foi" est donc mise en parallèle avec "la forme de doctrine" qui leur était présentée avant le baptême; et "la foi" serait donc une autre expression, dans le vocabulaire du premier siècle, pour désigner ce recueil de doctrines. L’exhortation de Paul de "tenir bon à la profession de notre foi" (Hébreux 10:23) peut très bien faire allusion à leur profession publique de leur croyance en "la foi" avant leur baptême. Conserver "la parole fidèle" (Tite 1:9) devait se référer principalement au soutien de cet "Énoncé de la foi" qu’on leur avait enseigné au début. "La foi commune" (Tite 1:4) montre que ce recueil de doctrines était partagé par tous les croyants; il n’y avait "qu’une seule foi" (Éphésiens 4:5). "La foi" et le nom du Christ sont reliés ensemble dans Actes 3:16. On a vu que le nom du Christ est employé pour désigner le même enseignement contenu dans "la foi". Paul avertissait que, soit pour une raison pratique (1 Timothée 6:10), soit pour une question de doctrine (1 Timothée 4:1), plusieurs "quitteraient la foi". La première raison de cette apostasie était que "la foi" était impossible à formuler.
En Ce Qui Concerne La Pratique
Certaines pratiques étaient comprises aussi dans ce recueil de doctrines. "La foi en Jésus-Christ" incluait un raisonnement au sujet de "la justice, la tempérance et le jugement à venir" (Actes 24:24-25). Paul parle des instructions au sujet de la fraction du pain de la même façon qu’il parlait de la résurrection: "J’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai délivré aussi" (1 Corinthiens 11:23). Il semble qu’un autre enseignement pratique était celui de la position des soeurs dans l’ecclésia: "Vous... observez les règlements comme je vous les ai délivrés. Mais j’aimerais que vous sachiez que... le chef de la femme, c’est l’homme..." (1 Corinthiens 11:2-3). Cela indique que l’explication de ces choses devait se faire avant le baptême, et qu’elles faisaient partie du recueil des doctrines imposées au premier siècle. Le mot grec traduit "règlements" est rendu aussi par "tradition" dans 2 Thessaloniens 3:6 et 2:15: "Retirez-vous... de tout frère qui ne se conduit pas...selon la tradition qu’il a reçue de nous... tenez bon, et gardez les traditions qu’on vous a enseignées soit par la parole (inspirée, prophétique), soit par notre épître". Ces choses montrent l’importance vitale de bien se conformer à ce recueil d’enseignements, et de se séparer de ceux qui n’y obéissent pas: "Tenant ferme à la parole fidèle (une autre description du recueil de doctrines) qu’on a enseignée, afin qu’il puisse être capable, au moyen de la doctrine saine, d’exhorter et de convaincre ceux qui s’opposent" (Tite 1:9).
On sait qu’il y avait de "faux prophètes" dans les premières ecclésias qui prétendaient avoir reçu des révélations de Dieu au sujet de doctrines qui devraient être ajoutées au recueil accepté des enseignements. Ainsi fait Paul ressortir ce que sont "les paroles fidèles" de la révélation inspirée des doctrines (Tite 1:9; 3:8, 2 Timothée 2:11; 1 Timothée 4:9), qui sont "dignes d’être acceptées" (1 Timothée 1:15; 4:9), c’est-à-dire, dans le recueil des doctrines qui comprennent "la foi". C’est pourquoi Jean avertissait de ne pas "Croire... tous les esprits" qui prétendent être inspirés (1 Jean 4:1).
Doctrines Spécifiques
Ce qui suit sont des exemples bien clairs de doctrines qui étaient enseignées comme faisant partie de l’Évangile fondamental à comprendre avant le baptême:-
1) - "Dieu va juger les secrets des hommes par Jésus-Christ selon mon Évangile" (c’est-à-dire, celui que Paul prêchait; Romains 2:16). La doctrine du jugement des responsables devant le tribunal du Christ est donc considérée comme "premier principe" - voir aussi Actes 24:25; Hébreux 6:1-2.
2) - L’idée que la circoncision était nécessaire au salut était considérée par Paul comme étant "un autre Évangile" (c’est-à-dire, un faux Évangile) (Galates 1:6). Ainsi sachant qu’il n’est pas nécessaire d’observer la Loi de Moïse, comme par exemple le Sabbath, la circoncision, etc., fait partie du vrai Évangile.
3) - "L’Évangile du Royaume" n’est pas seulement au sujet du Christ, mais aussi de son Royaume à venir; Ésaïe 52:7 (cf. Romains 10:15) parle du prêcheur de l’Évangile décrivant le temps de l’avenir où l’on pourra dire de Sion: "Ton Dieu règne", c’est-à-dire, dans le Royaume.
4) - Une compréhension correcte de la nature du Christ était une condition d’association (2 Jean 7-10); à cause de cela, l’Évangile impliquait les "choses" qui se rapportent au Christ (Actes 8:12). Encore une fois, dire simplement que l’on croit en Jésus-Christ n’est absolument pas suffisant.
5) - Les promesses de Dieu au sujet du Royaume font partie importante et vitale de l’Évangile; c’est par ces promesses que l’Évangile était prêché à Abraham (Galates 3:8) et à tout l’Israël (Hébreux 4:2). Ainsi disait Paul de sa prédication sur les promesses faites à David qu’elle était "la parole du salut" (Actes 13:23,26). Ces promesses étaient donc une partie vitale du message du salut. Ainsi dit-il: "Nous vous déclarons ( ou vous prêchons) à vous la bonne nouvelle (l’Évangile) de la promesse faite aux pères" (Actes 13:32, R.V.). "L’Évangile de Dieu... qui concerne Son Fils Jésus-Christ, lequel était de la descendance de David".
6) - Pour comprendre les promesses, il faut avoir une certaine connaissance de l’histoire d’Israël. Paul, dans sa prédication à Antioche, telle que racontée dans Actes 13, nous donne un résumé de l’histoire d’Israël avec accent spécial sur les promesses, montrant comment elles étaient accomplies en Jésus. Sa prédication était donc basée sur l’histoire d’Israël, et était ce qu’on peut appeler "un exposé", qui se terminait par un avertissement sur les conséquences qui s’ensuivraient au jugement si on ne répondait pas à la parole qu’il prêchait (Actes 13:40-41). Nos prédications devraient être semblables.
Conclusion
On ne peut trop appuyer sur l’importance de tout cela. "Fais attention à toi et aux doctrines; maintiens-toi en elles; car, en faisant cela, tu te sauveras, de même que ceux qui t’écoutent" (1 Timothée 4:13-16). Des listes de doctrines importantes, comme celles données dans l’Appendice 1 ne sont pas inspirées évidemment; cependant, à l’avis de l’auteur, ces listes semblent constituer un bon résumé de "la foi" et des "traditions" Bibliques. Cette étude a pour but de montrer qu’il est nécessaire d’avoir un recueil de doctrines bien définies, que tous acceptent, affirment et y prêtent allégeance. Le recueil devrait contenir aussi les instructions à donner au candidat au baptême; et il n’est que raisonnable d’exiger que le candidat se familiarise bien avec tout ce qu’on lui a enseigné. On encourage souvent les croyants à s’accrocher à "la foi" en temps de troubles. "La fondation de Dieu est sûre". Notre familiarité avec les premiers principes, avec les desseins de Dieu, et la façon merveilleuse dont ils se tiennent ensemble va nous être d’un grand encouragement. Ce n’est cependant qu’en prêchant ou étudiant constamment ces choses que cela nous profitera, et que ce sentiment d’assurance profonde sera le nôtre; de sorte que, comme Paul dans son heure d’obscurité et d’isolement, on pourra dire: "J’ai fini mon cours, j’ai gardé la foi... je sais en qui j’ai cru, et suis persuadé qu’il est capable de conserver ce que je lui ai confié (ma vie et tout) jusqu’en ce jour" (2 Timothée 4:7; 1:12).
Note: CONFESSER LE SEIGNEUR JÉSUS
"Si tu vas confesser avec ta bouche le Seigneur Jésus, et vas croire dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé" (Romains 10:9). Il nous faut donc ici faire ressortir les points suivants: -
1) - On a montré que le titre "Le Seigneur Jésus" est probablement synonyme de tout un recueil de doctrines, comprenant "les choses qui concernent le Royaume de Dieu et le nom de Jésus-Christ", y compris le baptême (Actes 8:5; cf. 8:12). Cette "confession", dans la citation de Paul, pourrait très bien être celle du baptême. Dans ce cas-là, il faisait alors allusion à Marc 16:16: "Celui qui croit (cf. confessant avec sa bouche) et est baptisé (cf. ressuscitant avec le Christ d’entre les morts) sera sauvé".
2) - Pour comprendre la résurrection du Christ, il faut avoir une connaissance de ce que la Bible enseigne aux sujets de l’enfer et de la nature de l’homme.
3) - Romains 10:8-9 semble être en parallèle avec 10:13: "Car quiconque invoquera (sur lui-même en grec) le nom du Seigneur sera sauvé". On disait de Paul qu’il se faisait baptiser, et qu’il invoquait ainsi le nom du Seigneur sur lui-même (Actes 22:16); le baptême seul peut nous faire entrer dans le nom du Seigneur (Matthieu 28:19).
4) - Dans Romains 6, Paul faisait ressortir l’importance du baptême; il serait donc impossible que quelques chapitres plus loin, dans Romains 10, il enseignerait que le baptême est non nécessaire au salut.
5) - Dans Romains 10:6-8, nous avons ceci: "Ne dis pas dans ton coeur: Qui est-ce qui va monter au Ciel... Qui est-ce qui va descendre dans les profondeurs... Mais que dit-on? La parole est près de toi, même dans ta bouche, et dans ton coeur; c’est-à-dire, la parole de la foi, laquelle nous prêchons". "La parole de (la) foi" était donc ce qu’il fallait confesser, et c’est elle qui est en parallèle avec "le Seigneur Jésus" dans 10:9. On a vu que l’expression, "la foi", désigne le recueil complet des doctrines qui comprennent l’Évangile. Paul cite Deutéronome 30:11-14: "Ce commandement que je t’ordonne aujourd’hui... il n’est pas au Ciel... il n’est pas non plus au-delà de la mer (ou "de la profondeur")... mais la parole est très près de toi". Il semble considérer "la parole... ce commandement" comme faisant allusion au Christ. Tout comme l’ancien Israël serait béni s’il allait observer la parole (Deutéronome 30:16), de même le nouvel Israël serait sauvé si on allait croire en la parole au sujet du Christ. Confesser le Christ avec la bouche correspond donc à donner son assentiment à cet enseignement au sujet du Christ. "Si tu vas écouter la voix du Seigneur" (Deutéronome 30:10) équivaut à Romains10:9: "Si tu vas confesser le Seigneur Jésus avec ta bouche". Ce parallèle montre aussi que "le Seigneur Jésus" est un titre qui représente l’enseignement fondamental de la parole de Dieu.
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